Quel est le meilleur pilote de F1 de tous les temps ? c’est une question à laquelle il est difficile de répondre car il n’est pas évident de séparer le talent du pilote et les qualités de la voiture.
Le sport est ce que l’on peut appeler le « terrain de jeu idéal » pour comparer les performances de tels ou tels sportifs.
Beaucoup de questions et d’avis qui transforment ces débats en discussions sans fin.
Nous avons décidé de vous présenter notre idée du classement des pilotes F1 en se référant à ce qui nous parait être l’étude la plus qualitative : celle de l’université de Sheffield. En effet, elle a établi une hiérarchie des meilleurs pilotes de l’histoire de F1, en tenant compte du niveau de l’écurie et du matériel à chaque époque.
Et vous, que pensez-vous de ce classement du top 11 ? Nous on adore et on y adhère.
- Juan Manuel Fangio (ARG), 5 titres mondiaux
- Alain Prost (FRA), 4 titres
- Fernando Alonso (ESP), 2 titres
- Jim Clark (GBR), 2 titres
- Ayrton Senna (BRA), 3 titres
- Jackie Stewart (GBR), 3 titres
- Nelson Piquet (BRA), 3 titres
- Emerson Fittipaldi (BRA), 2 titres
- Michael Schumacher (GER), 7 titres
- Sebastian Vettel (GER), 4 titres
- Lewis Hamilton (GBR), 2 titres (dans la période de référence)
1. Juan Manuel Fangio – 5 titres et 24 victoires
C’est une référence dans l’histoire de la Formule 1 du XXème siècle.
Ce pilote argentin a marqué les esprits avec son attitude au volant, sa vitesse et ses titres qui ont laissé des traces dans notre langage : « Rouler comme un Fangio » est devenu une expression courante.
Juan Manuel Fangio est le seul pilote à avoir converti plus de la moitié de ses participations en pole positions. Il détient 29 des meilleurs temps sur les 51 Grands Prix automobiles auxquels il a participé.
En 1936, âgé de 25 ans, il participe à sa première course au volant d’une Ford A.
De 1939 à 1942, il décide d’abandonner les épreuves sur circuit pour se lancer dans les courses sur route, courses très populaires en Argentine.
En 1940, il décroche son premier titre et sa première victoire, le « Gran Premio del Norte » et aussi le titre de champion d’Argentine de Carreteras.
Juan Manuel Fangio fait ses premiers pas en Europe en 1949 avec l’Automobile Club Argentine qui constitue une véritable équipe de choc. Au volant de la Maserati 4CLT, Fangio enchaîne les succès et décoche en fin d’année un volant de pilote officiel pour l’écurie Alfa Romeo et participe au tout premier championnat de Formule 1.
Il remporte son premier titre mondial de F1 en 1951 après le Grand Prix d’Espagne.
Il sera par la suite couronné 4 fois champion du monde F1 en 1954, 1955, 1956 et 1957.
C’est en 1958, à l’âge de 47, qu’il décide de se retirer progressivement du haut niveau et participera par la suite en Argentine et en Europe à des manifestations de voitures historiques.
Il décède en 1995 des suites d’une crise cardiaque, l’Argentine décrète alors 3 jours de deuil national.
2. Alain Prost – 4 titres et 51 victoires
Alain Prost est incontestablement le meilleur pilote français de F1, quadruple champion du monde, mais aussi l’un des meilleurs de tous les temps à quelques pas de Juan Manuel Fangio.
Il fait ses débuts en karting en 1973, où il est sacré champion de France junior et d’Europe et en 1974, champion de France Senior. Après deux échecs en championnat du monde, il fait ses premiers pas en monoplace en 1975.
Ses résultats seront écrasants en monoplace, il est sacré champion de France de Formule Renault en 1976 et champion d’Europe de Formule 3 en 1979.
C’est en 1980 qu’il dispute son premier Grand Prix en Argentine avec une saison moyenne chez McLaren. Un an plus tard avec l’écurie Renault, il remporte le premier de ses 51 Grands Prix.
En 1984, le titre de champion du monde lui échappe à 0.5 point d’écart, mais grâce à sa persévérance il est sacré l’année suivante et répétera cela en 1986, 1989 & 1993.
Au fils de sa carrière, Alain Prost passe par 4 écuries : McLaren, Renault, Ferrari & Williams.
C’est en 1993, avec un 4ème titre de champion qu’il décide de prendre sa retraite, ce qui apaise ses relations tendues avec Senna.
De 1995 à 1996, il est consultant pour McLaren et consultant pour TF1.
De 1997 à 2001, il rachète l’écurie Ligier et le rebaptise Prost Grand Prix. La première saison sera prometteuse avec Olivier Panis, 3ème du championnat avant son accident au Grand Prix du Canada. Les années suivantes, les performances ne seront pas au rendez-vous et en 2002, l’écurie est placée en liquidation judiciaire faute de soutiens financiers.
Il a par la suite engagé l’écurie e.dams, groupe Renault Sport, dans le championnat de Formule E FIA et est aujourd’hui conseiller spécial de Renault F1 Team.
3. Fernando Alonso – 2 titres et 32 victoires
Fernando Alonso Díaz, troisième sur notre podium est le meilleur de sa génération. Il est devenu le premier champion du monde de F1 de son pays mais aussi le plus jeune pilote de l’histoire à obtenir le titre de champion du monde en 2005.
Comme la grande majorité des pilotes, Fernando Alonso fait ses débuts dès le plus jeune âge en karting, grâce à son père passionnée de sport automobile. Il remporte à quatre reprises le championnat d’Espagne de karting en 1993, 1994, 1995 et 1996. Il remporte aussi la coupe du monde Junior en 1996 et le championnat Inter-A d’Espagne et d’Italie en1997.
C’est en 1999 qu’il débute la monoplace dans le championnat de Formule Nissan au sein de l’écurie de l’ancien pilote de Formule 1 espagnol Adrian Campos. Dès sa première saison il remporte le titre, cette victoire lui permet un premier test en Formule 1 au volant d’une Minardi.
En 2001, il intègre l’équipe Minardi en Formule 1 et est le troisième plus jeune pilote de l’histoire à débuter en F1. Sa première course est le Grand Prix d’Australie et démontre tout au long de l’année son potentiel.
En 2003, Fernando Alonso devient titulaire chez Renault. C’est avec cette écurie qu’il remportera deux années consécutives le titre de Champion du Monde de F1 en 2005 et 2006.
Il fera partie de l’écurie McLaren en 2007, une saison agitée qui ne ressemble pas à celle pour laquelle il a signé en 2005. L’écurie anglo-allemande a en effet connu une saison 2006 très moyenne sans victoire, ce qui n’était pas arrivé depuis 10 ans.
Il signe son retour chez Renault pour deux saison (2008-2009), mais ne signera pas de grande victoire et terminera même 9ème du classement général en 2009, sa plus mauvaise place depuis 2001.
Après plusieurs mois de rumeurs, l’écurie Ferrari officialise l’arrivée de Fernando Alonso pour une durée de 3 ans.
Durant cette période, il sera 3 fois vice-champion du monde et en 2013, il devient le pilote ayant inscrit le plus de points en championnat (1571 points), devant Michael Schumacher (1566 points).
2015-2016 : de nouveau de retour chez McLaren, écurie qu’il avait quittée après seulement une saison. Il terminera 10ème du championnat avec 54 points en 2016.
En 2017, toujours avec l’écurie McLaren, le double champion du monde décide de faire l’impasse sur le Grand Prix de Monaco, afin de disputer les 500 miles d’Indianapolis. Tout ceci dans le but de remporter la triple couronne. Il abandonnera sur casse moteur à 21 tours de l’arrivée.
En octobre dernier, son écurie annonce que Fernando Alonso a signé pour la saison 2018 et les saisons suivantes sans en préciser le nombre.
4. Jim Clark – 2 titres et 25 victoires
Jim Clark, pilote automobile Ecossais, a connu une carrière automobile fulgurante mais qui sera stoppée par un accident qui lui coûte la vie en 1968, lors d’une course de Formule 2 sur le circuit d’Hockenheim en Allemagne.
Il est l’un des pilotes les plus marquants de sa génération ! Surnommé « l’écossais volant », Jim Clark est plus qu’un pilote de F1. Il a aussi couru et gagné dans une multitude de disciplines : course de Côte, Formule Junior, Formule 2, Indianapolis, Tourisme…
Il fait ses premiers pas dans le sport automobile avec des courses locales et des rallyes. Au cours de l’une de ces courses, il fait la rencontre de Colin Chapman, très impressionné par son talent.
Il dispute les 24Heures du Mans en 1959 sous la direction de Colin, et termine seconde de sa catégorie. Il y retournera avec l’écurie Aston Martin en 1960 et 1961.
Il s’engage avec Colin Chapman en Formule 2 et avec l’Ecurie Lotus en F1.
Il sera sacré champion du monde de F1 deux fois, en 1963 et en 1965. Avec une carrière interrompue brutalement à l’âge de 32 ans, Jim Clark n’a participé qu’à 72 courses. Cependant, il y a remporté 25 victoires, décroché 32 podium, 33 pole positions, 28 meilleurs tours en course. Grâce à ce très beau palmarès, il a été le premier pilote à obtenir plus de victoires que notre pilote N°1 Juan Manuel Fangio.
5. Ayrton Senna – 3 titres et 41 victoires
Ayrton Senna est un pilote automobile brésilien et véritable idole dans son pays où son statut a dépassé celui de simple champion sportif. Il fait ses débuts à l’adolescence en karting, il est champion d’Amérique du sud de karting en 1977 puis vice-champion du monde en 1978 et 1979.
Il décide de partir au Royaume-Unis pour développer sa carrière en 1981 et devient très vite reconnu grâce à son titre de champion de Formule Ford la même année puis Champion de Grande-Bretagne de Formule 3 l’année suivante.
Très vite repéré, il est convié par l’écurie Williams pour un premier essai en F1. Même s’il n’est pas sélectionné par les grandes écuries, il prend la grille de départ de son premier Grand Prix au sein de l’écurie Toleman.
En 1985, il intègre le Team Lotus et confirme dès le premier Grand Prix tout son talent en remportant la course au Grand Prix du Portugal.
La concrétisation de Ayrton Senna sera en 1988 au sein de l’écurie McLaren, une arrivée qui marque le début de sa rivalité bien connue avec le pilote français Alain Prost son nouvel équipier. Avec 13 pôle positions il est sacré champion du monde F1 pour la première fois.
En guerre pour le titre avec Alain Prost, il sera de nouveau sacré champion du monde en 1990 et 1991 le rendant triple champion dans Championnat de F1.
Une fin tragique l’attend en 1994… Senna rejoint l’écurie britannique fin 1993. Présenté comme le favori de ce championnat 1994, Michael Schumacher ne lui laisse que peu d’opportunités de remporter une course. Le troisième grand prix de cette saison est tragique, avec la mort du pilote autrichien Roland Ratzenberger. Profondément attristé par cet événement, Senna confiera qu’il a un mauvais pressentiment et qu’il n’a pas envie de courir le lendemain. La course aura finalement lieu. Sur la septième boucle de course, il perd le contrôle de sa monoplace et heurte à pleine vitesse un mur en béton. Transporté à l’hôpital, il sera déclaré mort quelques heures plus tard. La cause officielle de l’accident est une rupture de la colonne de direction de sa voiture. Cette année-là, le monde du sport automobile perd un grand pilote.