C’est un moment crucial pendant la compétition. Pendant l’arrêt au stand, les mécaniciens de chaque écurie n’ont que quelques secondes pour effectuer leurs gestes dans le meilleur temps. Aux 24 Heures du Mans par exemple, une voiture de course a besoin de changer ses pneus toutes les 45 à 55 minutes. L’impact sur le déroulé de la course est immense.
Le rôle des mécaniciens lors d’un arrêt au stand de la voiture de course
C’est une vraie guerre des chronos. Chaque seconde compte, étape par étape. Réussir son arrêt au stand peut faire gagner une ou plusieurs places au pilote automobile. Pendant cet instant intense, les mécaniciens ont un rôle bien défini. Ils peuvent être une vingtaine autour de la monoplace. Il y a quelques années encore, le rituel commençait avec l’ajout de carburant. Depuis 2010, le ravitaillement en essence est interdit ; les pilotes se doivent de débuter la course avec la quantité nécessaire en carburant. Il fallait à l’époque environ 20 secondes au premier mécanicien pour verser une centaine de litres d’essence dans le véhicule. Un deuxième se tenait prêt à intervenir, extincteur à la main, au cas où la moindre étincelle déclencherait un feu.
Aujourd’hui, par raison de sécurité, il y a toujours une personne avec un extincteur. On compte également deux personnes au lève-vitre avant et arrière, deux autres en secours, une personne à l’arrière en cas de calage, l’une qui supervise et donne le « go » final et enfin une dernière personne éventuellement pour les réglages du volant ou de la visière…Deux personnes sont présentes pour les réglages éventuels de l’aileron, mais le plus important, ce sont les mécanos qui gèrent les roues ! Le changement de pneumatique est l’étape la plus importante pendant le pit-stop. L’équipe est généralement constituée d’une douzaine de techniciens – pas moins de trois mécaniciens par roue ! Armés de crics hydrauliques et de clés à choc, ils se ruent sur la monoplace et lui chaussent ses quatre pneus neufs en un temps record.
Les pneus de F1 ne sont pas conçus pour durer, mais pour adhérer. Ils sont donc beaucoup plus tendres et plus légers et doivent être changés plusieurs fois durant un Grand Prix. Il existe donc différents types de pneus utilisés sur circuit. On trouve les pneus lisses dits « 4 Slicks » réservés à la piste sèche. Ils sont super tendres, tendres, mediums et durs. Chaque pneu diffère par sa qualité d’adhérence et sa longévité. Plus ils seront tendres, plus ils seront performants mais plus vite ils s’abîmeront.
Sur piste humide, on retrouve les 2 rainurés, à utiliser quand la trajectoire est humide et enfin les pneus pluie. Depuis 2007, le règlement oblige les voitures à n’utiliser qu’un seul type de pneu par catégorie par course, sauf en cas de pluie. Cela oblige donc les équipes, de la Scuderia Ferrari à l’écurie McLaren, à utiliser à chaque course des pneus aux caractéristiques différentes, ajoutant ainsi un nouvel aspect stratégique à la course… et plus de suspens. Pour que les spectateurs puissent interpréter la stratégie des équipés, les constructeurs ont mis en place un système de couleurs permettant de repérer, au premier coup d’œil, le type de pneus utilisé.
Les records d’un arrêt au stand pendant une course automobile
En 1950, une équipe technique mettait plus d’une minute pour changer les pièces, les roues, nettoyer la voiture et remettre de l’essence… Aujourd’hui, le pit-stop est un ballet parfaitement orchestré qui peut ne durer que… trois secondes ! En juin 2016, à Baku en Azerbaijan, l’équipe de Felipe Massa à l’époque de l’écurie Williams Grand Prix Engineering, a battu ce temps avec un changement de pneu effectué en 1.89 seconde.
Les ingénieurs doivent estimer avec précision le temps perdu lors du tour d’entrée aux stands, le temps perdu à rouler sur le limiteur de vitesse, le temps du changement de pneus et enfin le tour de sortie des stands. Tous ces calculs sont validés pendant les essais. Tous les gestes sont minutieusement répétés et travaillées par l‘ensemble de l’équipe pour un résultat parfait. Mais en sport automobile, F1 ou rallycross, tout dépend des circuits. Une stratégie de gain de temps s’adapte selon que le pilote s’engage sur le circuit de Silverstone ou sur le circuit de Catalogne pendant le Grand Prix d’Espagne.
Par exemple, pour le Grand Prix de Monaco, la course la plus rapide est effectuée en deux arrêts. Mais aucun pilote ne s’arrête deux fois car après le deuxième arrêt, il va se retrouver dans le trafic, coincé derrière des voitures plus lentes sur un tracé où il est presque impossible de doubler. Tout dépend donc des possibilités de doubler. Sur certains circuits, comme à Bahreïn, où il est plus facile de doubler, si un arrêt coûte même dix secondes, cela vaut le coup.