Sur un circuit automobile, la trajectoire empruntée est essentielle d’une part pour aborder un virage en toute sécurité mais aussi pour optimiser la vitesse de passage en virage ou en courbe.
Cette recherche de trajectoire idéale n’est pas chose facile, puisqu’elle est technique et plusieurs facteurs déterminent la trajectoire. Il faut prendre le temps d’analyser plusieurs trajectoires pour choisir celle qui permettra de perdre le moins de temps possibles. Très souvent, les pilotes améliorent de plusieurs secondes leurs temps au tour au fur et à mesure de la journée.
Nous allons voir ensemble comment réaliser la meilleure trajectoire afin de pouvoir débraquer les roues le plus vite possible en sortie de virage.
1/ Comprendre ce qu’est la force centrifuge
La force centrifuge comme la force d’inertie appartient à la catégorie des forces fictives. En effet, cette force n’a pas d’existence réelle.
Elle désigne toute cause capable de modifier la vitesse ou la trajectoire d’une masse, puisque centrifuge veut dire « qui éloigne du centre ».
En conclusion, une force qualifiée de centrifuge peut éloigner une masse quelconque d’un centre ou d’un axe de rotation selon une trajectoire radiale.
Assez simplement, la formule physique de celle-ci est : FC + (M x V2) / R
FC : Force Centrifuge / M : Masse de la voiture / V au carré : le carré de la Vitesse / R : le rayon du virage
Pour que la trajectoire soit optimale, il faut absolument rendre la force centrifuge la plus faible afin de prendre le virage le plus rapidement possible.
Une seule solution existe pour diminuer cette force en agissant sur l’un des éléments de cette formule.
Il s’agit du rayon du virage : en effet, en augmentant celui-ci, le pilote utilise au maximum la largeur de la piste afin d’obtenir la valeur la plus élevée du rayon. Ainsi, le virage est parfaitement exécuté et l’on ressort avec le maximum de vitesse.
2/ Quelle est la trajectoire idéale pour réussir son virage ?
D’une manière générale, on aborde un virage en 3 temps :
- Entrée de virage : Par l’extérieur en freinant avec les roues les plus droites possibles pour avoir une bonne puissance de freinage.
- Milieu de virage : Par l’intérieur, en se dirigeant vers le milieu pour atteindre le point de corde.
- En sortie : Par l’extérieur pour sortir du virage tout en accélérant de nouveau.
Cette technique vous est présentée lors du briefing des stages de pilotage, c’est une vision théorique. Chaque courbe est différente, de ce fait le point de corde varie également. Aussi, d’autres virages peuvent survenir par la suite, c’est pourquoi il faut parfois sacrifier un virage pour mieux aborder le suivant.
La trajectoire idéale à emprunter va donc être en fonction du rayon du virage, du dénivelé (banking ou dévers), de l’enchaînement virage : le pilote doit trouver le meilleur compromis entre le rayon le plus large existant et la vitesse de sortie du virage.
Il est souvent difficile de se positionner correctement sur la piste. C’est une difficulté supplémentaire qui est accentuée si la piste est très large. Lors de stage de pilotage, des cônes de signalisation sont disposés sur la piste afin de vous indiquer les lieux de passages.
La vitesse minimum dans un virage interviendra toujours au point de corde. L’objectif pour le pilote étant de débraquer le plus tôt possible. L’accélération étant liée au débraquage, plus le débraquage sera rapide, plus la reprise des gazs pourra être forte.
3/ La projection du regard
Dans de nombreux sports la projection du regard est capitale. Dans le cas du sport automobile, cela permet d’anticiper les trajectoires. Il faut à la fois regarder où l’on est mais regarder surtout là où l’on veut aller. Car c’est bien vous et vous seul qui êtes maître de la voiture. Vos yeux sont ceux qui prendront les informations nécessaires pour votre cerveau afin de donner les bonnes actions aux bras et aux jambes pour piloter.
Lors d’un virage sur piste, il est important de se focalise dans un premier temps sur le point de corde lors du braquage et par la suite sur le point de sortie.
Il est donc impératif avant l’entrée dans un virage, d’avoir la totalité de celui-ci sous les yeux et d’avoir en tête la trajectoire à suivre jusqu’à la sortie.
Les coachs disent souvent : « là où nous regardons, la voiture ira ».
4/ Les différents points du virage
Un virage se compose de 3 points clés qui permettent de garantir le passage du virage en toute sécurité mais aussi de diminuer les effets de la force centrifuge.
– Le point de braquage : le premier point se situe à l’extérieur du virage et détermine le moment où le pilote doit mettre de l’angle à son volant en direction de prochain point. Le point de braquage est différent selon le type de virage, l’adhérence de la piste et la vitesse d’entrée.
D’un point de vu général on peut dire que :
- Plus le virage est serré, plus le point de braquage est loin. A l’inverse dans une grande courbe on commence à tourner dès le début.
- Plus l’adhérence est faible, plus tôt il faut anticiper en amorçant le virage. Cela permet de compenser la perte d’adhérence de l’avant.
- Plus la vitesse est élevée plus il faut prendre tôt le point de braquage.
– Le point de corde : ce point se situe à l’intérieur du virage : il s’agit du point de tangente. A cet endroit, on commence à débraquer ses roues en direction du point de sortie tout en ré-accélérant proportionnellement au débraquage du volant.
– Le point de sortie : ce dernier point à l’extérieur du virage indique qu’il faut que les roues de la voiture soient droites et que l’accélération soit maximale.
5/ Les différents types de virages rencontrés sur circuit
180 : comme son nom l’indique il s’agit d’un virage à 180° mais plus large qu’une épingle car son rayon est plus grand. Il s’aborde généralement tout en appui.
Chicane : une chicane est la combinaison de deux virages de sens différents : il faut le prendre par l’extérieur, en passant en diagonale en tirant une tangente et en touchant les deux points de corde pour ressortir à l’extérieur du virage.
Epingle : c’est également un virage à 180° mais très serré : on le retrouve généralement en début ou fin de ligne droite. Il s’aborde généralement sur les freins pour augmenter le pouvoir directionnel de la voiture.
Pif paf : très proche de la chicane, il s’agit de l’enchaînement de deux virages mais plus espacés donc plus rapide. Lors de journées de stages ou de coaching, c’est l’occasion de travailler le transfert de charge et les appuis aérodynamiques.
Pour une trajectoire idéale, plusieurs éléments sont à prendre en compte : le type de virages, la vitesse, la projection du regard et les 3 points qui le composent.
Respecter ces points clés est la garantie d’un passage de courbe en toute sécurité mais surtout à une vitesse contrôlée pour un maximum de sensation. L’entrée du virage est primordiale, les éventuels problèmes (sous ou survirage) rencontrés en sortie de virage sont les conséquences d’une mauvaise entrée en virage. Il faut donc rechercher la cause qui est l’entrée du virage.
Tout ceci vous est présenté lors de journée de stage de pilotage. Cela vous permet de comprendre et d’appréhender n’importe quelles courbes. Vous gagnerez en confiance et en technique pour un pilotage digne des grands pilotes.