La route pour accéder à une carrière de pilote automobile professionnel est extrêmement difficile, au bout de laquelle seule une petite poignée de chanceux arrivent à vivre de leur passion et le leur rêve.
Aujourd’hui pour 90 % des pilotes automobiles, la course automobile est un sport qui permet de satisfaire une passion et non de subvenir à leurs besoins.
Regardons d’un peu plus près les marches à gravir pour accéder au titre suprême de pilote professionnel.
Devenir un pilote de F1
Très peu de pilotes amateurs ont la chance de devenir pilote professionnel en F1, car c’est un vrai parcours du combattant où il faut allier talent et connaissances sportives à un bon budget de départ pour supporter tous les frais engendrés par cette catégorie de sport.
Dans la grande majorité, les futurs pilotes automobiles commencent leur carrière au volant d’un karting. Cette discipline est accessible dès l’âge de 7 ans et permet de mettre un pied dans la compétition.
Durant cette période et en l’associant avec des formules de promotion, le jeune pilote peut ainsi se créer un carnet de contacts indispensable pour son futur.
Par la suite, le pilote peut prétendre à intégrer un des nombreux programmes de formation proposés par des centres de formations ou des teams privés de monoplace. Certains pilotes peuvent être repérés par un constructeur ou un team de F1 dès le karting et passer sous contrat.
L’un des centres les plus connus est le centre de formation de la Fédération Française, l’Auto Sport Academy crée en 1993.
Il propose pour 80.000e HT une formation complète pour les jeunes pilotes nés entre 1993 et 2001 qui comprend :
- La participation au championnat de France F4 comportant 7 meetings soit 21 courses au total.
- La mise à disposition d’une monoplace
- L’intégration au centre de formation : entraînements suivis par les instructeurs professionnels, encadrement sportif et médical…
- Fourniture de la combinaison de course et des tenues officielles
- 2 stages de regroupement, avec chacun une journée d’entrainement officielle.
PILOTER UNE MONOPLACE DANS UNE ECOLE DE PILOTAGE
Le vainqueur de cette formation se voit attribuer une dotation minimale de 100.000€ en vue de l’aider à accéder pour la saison suivante, vers une formule de niveau supérieur. Cette bourse peut aider mais elle n’est pas suffisante pour financer intégralement l’échelon supérieur. Le pilote a besoin de sponsors personnels pour financer le complément. Il faut bien avoir en tête que le budget dépensé de la F4 au GP2 (anti chambre de la F1) ou FR 3.5 va être environ de 3 millions sur les 4 ou 5 années nécessaires pour accéder à ces disciplines dans l’anti chambre de la F1.
Au terme de ces différentes saisons, seule un nombre très restreint d’excellents pilotes mais aussi chanceux dans leur financement, parviennent à faire de l’activité de pilote leur seule profession.
Les autres disciplines automobiles possibles
Pilote de rallye :
Les carrières dans le monde du rallye sont plus tardives car elles obligent aux pilotes d’être détenteurs du permis de conduire avant toute formation.
Il est tout de même conseillé, comme pour la F1, de pratiquer en amont le karting afin de se familiariser avec la conduite sportive.
Il existe des courses pour accéder à des parcours privilégiés : les stages de détection. La plus célèbre est organisée par la FFSA depuis 1994, il s’agit du « Rallye Jeunes ». Sébastien Loeb a notamment été découvert lors de ces épreuves.
Ce sont des épreuves peu coûteuses, 10 à 15 euros l’inscription, qui font gagner aux jeunes finalistes, entre 18 et 25 ans, l’intégration à un programme de formation très intéressant avec plusieurs épreuves comme le championnat de France des Rallye.
Pilote GT :
Pour devenir pilote GT le parcours est sensiblement le même que pour la F1, les grands constructeurs offrent la chance à une infime partie de pilotes de pouvoir obtenir le statut de « pilote officiel » de la marque et de concourir dans des championnats divers et variés tels que le WEC, l’ELMS, ou les divers championnats GT3 comme le Blancpain.
De plus en plus, les constructeurs automobiles créent leurs propres écoles de formation. C’est notamment le cas de l’école Porsche qui a ouvert son « Scolarship Programme« .
Le principe est simple : Porsche propose aux pilotes ayant déjà une expérience dans le sport automobile de tester en grandeur nature leur capacités sous forme de courses. Celles-ci durent 3 jours, moyennant un engagement de 3500€. Au terme d’évaluations multiples, un seul vainqueur est désigné et se voit offrir un budget de 30.000€ pour courir en Carrera Cup. Cela permet au vainqueur de se faire remarquer et de pouvoir décrocher d’autres contrats dans des programmes majeurs proposés par le sport automobile.
Tenter sa chance avec peu de budget : la GT Academy
Pour ceux qui n’ont pas les moyens financiers pour se distinguer en course automobile d’autres alternatives sont possibles.
C’est ce que propose la GT Academy, sous un concept plutôt innovant :
La GT Academy est un concours international faisant passer les participants du monde virtuel de la course automobile au monde réel en permettant aux meilleurs joueurs de Gran Turismo de s’affronter sur un véritable circuit automobile.
Cette école le propose depuis 2008 et a été créée par Sony Computer en collaboration avec Nissan Europe.
Cette compétition a rassemblé 25000 personnes lors de la première édition en 2008 et plus d’un million l’année suivante. Dans un premier temps, les joueurs s’affrontent dans des sièges de course lors de manches éliminatoires en live sur Grand Turismo. Les meilleurs des finalistes participent par la suite à la manche ultime : une course réelle sur le circuit de Silverstone en Angleterre.
Pour l’heure, 6 des 19 lauréats de ce championnat ont participé aux 24 heures du Mans, dont deux d’entre eux ont réellement percés :
- Gaetan Paletou qui a débuté au volant d’une Nissan GT-R NISMO, puis au volant d’une Ginetta LMP3 et une Gibson 015S aux 24 heures du Mans.
- Wolfgang Reip, quant à lui s’est imposé aux 12 heures de Bathurst puis au titre Blancpain Endurance Series.
Devenir pilote professionnel est un long chemin sinueux, il faut avoir les reins solides et un budget conséquent pour pouvoir prétendre à ce rêve. C’est un travail de longue haleine, qui n’est atteint que par une infime part des passionnés d’automobile.