La réglementation relative aux monoplaces de F1 n’a eu de cesse d’évoluer au fil des années. Il semble même que la Formule 1 entame aujourd’hui sa propre révolution verte. À ce titre, les V8 atmosphériques sont mis aux oubliettes pour miser sur des V6 turbo hybrides, moins énergivores avec leur cylindrée de 1,6 l.
De nos jours, le bloc moteur d’une F1 délivre environ 1 000 chevaux, mais toujours sous l’œil attentif de la FIA qui s’assure du bon équilibre du rapport poids/puissance de chaque monoplace.
La réglementation des moteurs de F1
Fondée en 1904, la FIA est la fédération des organisations d’évènements automobiles mondiaux, ainsi que l’entité directrice du sport automobile mondial.
Aujourd’hui, la FIA regroupe 243 organisations sportives automobiles, dispersées dans 146 pays. Son rôle est de veiller au bon déroulement des compétitions automobiles et de s’assurer que les réglementations sont appliquées à la lettre par tous les protagonistes, aussi bien les constructeurs de châssis que ceux qui s’occupent des moteurs, et bien sûr les pilotes.
Dans le cadre des courses de Formule 1, divers éléments sont soumis à des réglementations strictes. Ces règles sont établies et adaptées au contexte par la FIA dans le but d’assurer la sécurité des coureurs, et ce, depuis 1950. Il incombe ensuite à la Formula One Administration d’en assurer la gestion.
Depuis 2014 et jusqu’en 2020, on constate une profonde modification de la réglementation concernant les moteurs de Formule 1, se présentant comme suit :
- Limitation du nombre de cylindres à 6 en V, à 90°.
- Limitation de la cylindrée à 1,6 l.
- Limitation de la rotation maximale à 15 000 tours par minute.
- Limitation de l’alimentation en carburant à 100 kg par heure.
- Systèmes de récupération d’énergie autorisés.
- Turbocompresseur autorisé.
Les principaux motoristes qui équipent les 10 écuries compétitrices sont :
- Mercedes.
- Ferrari.
- Renault.
- Honda.
En 2018, les meilleurs moteurs produisent jusqu’à 1 000 chevaux en qualification.
Outre le moteur, la réglementation veille également à limiter le poids des F1. En 2020, le poids est fixé à 746 kg pour passer à 768 kg en 2021.
À noter qu’auparavant, le poids d’une monoplace prenait en compte le poids du pilote lors de la pesée. Ce point a évolué et désormais le poids du pilote est exclu pour ne pas imposer davantage de contraintes aux conducteurs, notamment d’un point de vue morphologique.
V6, V10, V12, à quoi correspondent ces valeurs de puissance des moteurs de F1 ?
On entend souvent parler de moteur en V. En réalité, il s’agit de la disposition des cylindres sous le capot de la voiture. Ainsi, si l’on utilise V6, cela signifie littéralement que le moteur se compose de 6 cylindres disposés en V autour du vilebrequin. C’est l’élément qui transforme le mouvement vertical des pistons en mouvement rotatif pour actionner les roues.
La désignation « 1,6 l » fait référence à la cylindrée de l’automobile que l’on peut également convertir en cm3. On parle ici de l’espace disponible dans les chambres, autrement dit des chambres occupées par les cylindres de la monoplace. Au total, il y a donc 1,6 l disponible sur la Formule 1, soit 1 600 cm3.
Concernant le turbo, le dispositif a été imposé au Mans par Porsche, puis par Renault en Formule 1. Le système permet de récupérer les gaz d’échappement dégagés par la voiture par l’intermédiaire de la turbine pour les utiliser afin de renforcer le rendement du moteur, car il ne faut pas oublier que pour brûler le carburant, il faut de l’air. Et plus le mélange air-carburant est riche et équilibré, plus le moteur est performant. En résumé, la puissance des F1 est fournie par son moteur en V et sa turbine.
Il y a 10 ans, 10 constructeurs équipaient les monoplaces, dont Mercedes, BMW et Toyota. Aujourd’hui, 4 constructeurs dominent la fourniture en moteurs : Mercedes, Ferrari, Renault et Honda.
Les constructeurs historiques de moteurs de F1 en France
Les motoristes français de F1 sont :
- Bugatti, qui a créé un moteur pour sa T251 et a couru une seule compétition en 1956.
- CTA-Arsenal a fabriqué un moteur en 1946 pour une monoplace du même nom, mais le projet a finalement été abandonné.
- Gordini a créé différents moteurs de F1 pour Simca, puis pour sa propre marque. Gordini a participé à 33 Grands Prix de 1952 à 1956.
- Mecachrome a fabriqué des moteurs de F1. Initialement conçus par Renault Sport pour leur RS9, Mecachrome reprend la production en 1998, 1999, et 2000 pour Benetton.
- Matra, qui a équipé des monoplaces de Formule 1 de 1968 à 1982.
- Peugeot, célèbre pour ses moteurs V10 ayant équipé entre autres les monoplaces des constructeurs McLaren en 1994.
- Renault Sport F1 a équipé les monoplaces de 1977 à 1985, de 2002 à 2011, puis de 2016 à 2020.