Conduire sous la pluie effraie de nombreux pilotes, parfois même les plus expérimentés. Pourtant, la connaissance de quelques techniques de pilotage suffit souvent à prévenir ou gérer l’aquaplaning tant redouté. Découvrez nos conseils !
Qu’est-ce que l’aquaplaning ?
L’aquaplaning ou hydroplaning est un phénomène bien connu des pilotes automobiles, et des automobilistes lambda qui roulent dans des secteurs sujets aux fortes averses.
Lorsqu’il pleut, de grandes flaques d’eau ont tendance à faire leur apparition sur le sol. En passant sur ces surfaces à vive allure, les véhicules peuvent perdre toute adhérence à cause de la couche d’eau qui se forme alors entre le pneu et la chaussée. Une fois en aquaplaning, le pilote n’a plus aucune maîtrise de son véhicule.
Voici quelques bons réflexes à adopter pour éviter de finir dans le décor :
- rester vigilant, notamment en temps de pluie, en anticipant chaque manoeuvre ;
- réduire sa vitesse sans freiner (le freinage d’urgence produit une accumulation d’eau) ;
- éviter de rouler dans les flaques d’eau ;
- maintenir sa direction en tenant fermant le volant.
Les réglages de la voiture pour conduire sous la pluie
Pour éviter l’aquaplaning, ou en tout cas, réussir à mieux le maîtriser, il est bien sûr important de porter une attention toute particulière à l’état de sa voiture et de la régler en conséquence (en fonction des possibilités offertes et de vos connaissances techniques, bien sûr !).
Commencez par contrôler l’état des pneus afin de vous assurer qu’ils ne sont pas usés et bien gonflés. En effet, rappelons que les rainures présentes sur les pneus permettent d’évacuer l’eau, du moins en partie. Il existe par ailleurs des pneus pluie spécialement conçus pour le sol mouillé.

Permettant aux roues de rester en contact avec le sol, les suspensions possèdent également un rôle essentiel. Le grip étant plus fort sur piste sèche, les voitures roulent souvent avec un amortissement très ferme. En revanche sous la pluie, pour trouver le grip, favoriser l’adhérence et la motricité : les suspensions sont assouplies.
De plus, veillez à bien régler votre barre de stabilisation (ou barre antiroulis) ou à la déconnecter. En procédant ainsi, la motricité sera grandement améliorée.
Dans le cas où votre voiture serait équipée d’un répartiteur de freinage, il convient aussi d’ajuster précisément la répartition vers l’arrière pour éviter le blocage des roues avant. En effet, si les roues avant se bloquent vous perdez tout pouvoir directionnel.
Enfin, si la voiture est munie d’un aileron avant / arrière il apparaît judicieux de compenser la diminution de vitesse engendrée par le sol humide en braquant plus l’aileron de manière à gagner en adhérence.
Les techniques de pilotage à adopter sous la pluie
Pour éviter les survirages, les sous-virages et les sorties de route sur piste humide, il convient évidemment d’adapter votre conduite.
Premièrement, anticipez au maximum les distances de freinage. En effet, gardez à l’esprit que la distance d’arrêt est plus importante en temps de pluie qu’en temps sec ; encore plus en pleine vitesse. Cependant la technique du freinage dégressif reste identique aux pistes sèches sauf que la pression maximale de freinage sera moins forte que sur le sec et le dégressif commencera plus tôt.
Par ailleurs, il est crucial de vous écarter autant que faire se peut des trajectoires habituellement empruntées. Le mélange de gomme et d’eau constitue en effet un cocktail détonnant qui a tendance à transformer la piste en patinoire, à l’image des passages cloutés sous la pluie. C’est la raison pour laquelle en F1 nous voyons les pilotes croiser souvent leurs trajectoires afin d’éviter la gomme.
Au niveau de la ré-accélération, la coordination volant pédalier sera essentielle. C’est votre volant qui vous indiquera comment vous pouvez réaccélérer : votre accélération sera progressive et proportionnelle par rapport à votre débarquage.
De plus, évitez de vous caler derrière vos concurrents pour leur prendre l’aspiration. Vous risqueriez de vous retrouver totalement aveuglé par l’eau chassée par la voiture qui vous précède.
Enfin, si vous souhaitez apprendre à maîtriser votre véhicule en toute circonstance, en compagnie d’une équipe de professionnels, sachez que CD Sport propose des stages consacrés aux techniques de pilotage !
Ayrton Senna, le spécialiste du pilotage sous la pluie
Si un temps de pluie n’est pas le contexte idéal pour battre des records, il est néanmoins tout à fait possible de piloter et même d’y prendre beaucoup de plaisir.
En voici la preuve avec cette incroyable prestation d’Ayrton Senna, durant le Grand Prix d’Europe de 1993, qui est resté dans toutes les mémoires des amateurs de sports mécaniques. Un exemple de maîtrise totale, dû à des années de pratique !